Sauvons les films de Noël!

Sauvons les films de Noël!

21 novembre 2020 0 Par Stéphanie Binon

Je suis une amoureuse des films de Noël.

J’ai déjà commencé mon marathon de films de Noël. Une fois sur deux, j’ai l’impression de l’avoir déjà vu. Et c’est parce que c’est souvent le cas.
Soyons honnêtes, d’un film de Noël à l’autre, l’histoire et les personnages varient assez peu.
Mais, à chaque fois, la magie de Noël opère et moi je verse ma petite larme.
Eeeeeetttt ouiiiiiiii! À l’intérieur de cette femme forte qui dégage tant de charisme, il y a un être fragile qui pleure devant Bambi! 

Bref, on va parler de films de Noël.

Et aujourd’hui, j’aimerais qu’on prenne quelques minutes pour rendre hommage à une profession salement touchée par la pandémie et pour laquelle aucune pétition ne circule:  À savoir: Les scénaristes de films de Noël.
Mettons-nous à leur place.

  • Dans les films de Noël, il y a toujours une fille, plutôt mignonne, qui se fait larguer au début ou au milieu du film. 

Jusque là, notre scénariste est sauvé. Même en ces temps de pandémie, c’est toujours possible.
Par contre, point important: ils ne sont pas confinés ensemble.
Non parce que, s’ils sont enfermés ensemble, ça peut virer en grosse dispute.
En boucherie!
En MEURTRE! 
Et ce n’est pas très ambiance de Noël!

Non, ici, la meuf se fait larguer par SMS ou via WhatsApp.
Moderne. Propre. Rapide.
Certes! Mais méthode de connard, on est d’accord!

  • Dans les films de Noël, la fille bosse 15 heures par jour. 7 jours sur 7. 

Et son patron est hyper relou! Toujours sur son dos. Donc pas de vie de famille, pas de temps pour voir les amis, pas de temps pour sa vie sentimentale.

Là, notre scénariste va devoir s’adapter. 

Parce que, pandémie oblige, la fille est maintenant au chômage.
Du coup, pour s’occuper, elle fait du yoga et du fitness à la maison. Se sculpte un corps de déesse. Affûte ses talents de pâtissière et fait des selfies sur Insta.
Bref, dans l’ambiance, on est plus proche de la famille Kardashian que du film de Noël.

  • Dans les beaux films de Noël, il y a toujours un mec qui arrive sans prévenir.

Il est beau comme un Dieu. Et au fur et à mesure du film, il devient le mec idéal de notre héroïne larguée par SMS au chômage super pâtissière bombe sur Instagram.

Attention, là se trouve l’originalité du film. Il faut suivre.

  • Soit ils se connaissaient avant, voire sont déjà sortis ensemble
  • soit, c’est un parfait inconnu rencontré par un hasard improbable

Mais dans tous les cas, aux yeux de la nana, le mec est, au départ, un gros con sans intérêt et, à la fin, l’amour de sa vie. 

Vous suivez?

Bon, c’est là que ça se gâte vraiment pour notre scénariste.

Parce que, aujourd’hui, on n’arrive plus nulle part sans prévenir! On s’assure qu’on fait partie de la bonne bulle sociale! On imprime son attestation! Et on fait tout en une heure maximum! 

Donc en gros, c’est obligé que la fille, sans job larguée par WhatsApp championne de squats et de tarte au citron
meringuée et le gars trop beau mais qu’on peut pas voir qu’il est beau à cause de son masque chirurgical trop grand qui tombe sous son nez chaque fois qu’il parle, ils se connaissent déjà. 

Et il faut qu’en plus, ils se réconcilient vite,… 

Ouais! Notre scénariste est obligé de bâcler un peu parce que, dans son film, il faut forcément que nos deux personnages passent un test PCR et attendent leur résultat négatif avant de pouvoir s’embrasser…

Il faut un bisou! C’est Noël, merde!

  • Dans les chefs d’œuvre de Noël, il y a toujours un vieux couple de parents qui s’aiment depuis 110 ans et pour qui Noël c’est LA fête de l’année, la seule et unique! La plus importante!

Sauf que, qui dit vieux dit… Personne à risque

Donc pas de vieux, pas de repas avec de la dinde pour tout le quartier, pas de câlins transmetteurs de virus comme dans les pubs sympas du Ministère de la santé.
Non! Noël, cette année, c’est par visio-conférence…
Enfin, s’ ils arrivent à comprendre le fonctionnement de Zoom.
Moi, j’ai essayé avec ma mère. Et ce n’est pas gagné!

  • Dans les films de Noël, il y a toujours un sapin de 3 mètres de haut et des montagnes de cadeaux…

Et là c’est très compliqué. C’est même carrément mort!
Pas de sapin immense et bien décoré puisque c’est un bien non essentiel et on ne va pas se mentir, offrir des pâtes, du savon ou un pack de PQ comme cadeaux, c’est moins l’esprit de noël!

Mais il y a une bonne nouvelle! 

  • Dans les films de Noël, il y a très, très souvent un petit enfant malheureux au cœur de la morale de l’histoire.

Sauvons notre scénariste: cette fois aussi, il y en aura un.
Même qu’il est handicapé!
Et lui, en cette période de pandémie, il a plus de droit que tous les autres!
Et oui, grâce à son fauteuil roulant, il a une case rien que pour lui pour ses sorties sur l’attestation.
Et il peut être accompagné!
Sans aucune limite de temps!
Il peut faire ce qu’il veut…

En espérant que son rêve, c’est de faire les courses au supermarché ou de juste prendre l’air dans le parc de son village. 

Quelle chance!

Vous voulez que je vous dise?! Je crois qu’on a trouvé notre miracle de noël !